Cambodge

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Je passe la frontière depuis la Thaïlande, en stop, pour arriver à Siem Reap en fin d’après midi en début février. Cette ville voit passer plus de 3 millions de touristes par an, venus visiter les temples millénaires d’Angkor, attraction la plus célèbre du pays. Autant dire qu’il s’agit d’un Disney village made in Cambodia, avec son demi millier de tuk-tuks, ses restaurants aux prix occidentaux et ses dédales de shops à marchandise en tout genre aux couleurs de manufacture locale.

Je resterai 3 semaines ici, dans un centre de yoga à me former avec un maître en la matière. Je ne sortirai que très peu finalement et ne prendrai pas le temps de découvrir la vie dans ce pays particulier à l’Histoire violente dont on peut encore fortement ressentir les effets aujourd’hui.

On retrouve l’influence de la colonisation française dans les boulangeries très nombreuses et les sandwiches à la baguette et au fromage. Le tourisme fait son gouffre aussi, avec des paiements en dollar américain, où le coût de la vie remonte brusquement, basé sur l’origine ethnique apparente.

J’ai senti ici la brutalité de ce pays qui vit du tourisme de riches occidentaux qui viennent dépenser leur argent dans des salons de massages avec finition, des bars à cocktails avec happy hour à n’en plus finir et des déplacements en tuk-tuk d’un bout à l’autre de la ville. Le salaire moyen de l’employé qui a la chance de travailler dans un hôtel ou un restaurant est de 1,25$ de l’heure, quand les enfants vivent de la vente de petits bibelots dans les rues en attendant d’avoir l’âge d’être de vrais employés. La différence de niveau de vie entre le touriste moyen et le local fait que lorsque l’on tente un échange, on se retrouve très vite dans une position de supériorité par rapport à notre interlocuteur. Difficile de passer la barrière, même après 3 semaines à croiser tous les jours les femmes de ménage et les réceptionnistes.

Seuls quelques uns qui parlent un meilleur anglais et ont l’air plus à l’aise avec les occidentaux me permettent d’échanger quelques mots, mais ça ne va jamais plus loin. Je rencontre des aventuriers de passage qui me disent qu’en dehors de Siem Reap les gens sont plus à l’aise, et je me dis que ce doit être un peu comme dans les campagnes Thaïlandaises que j’ai vu le mois d’avant.

Je ne prends pas le temps de sortir de Siem Reap et je passe à côté de beaucoup de choses au Cambodge, mais j’apprends beaucoup sur le yoga que je pratique assidument matin et soir. J’ai enfin eu l’occasion de fêter le nouvel an chinois et le passage à l’année du singe avec un défilé magique et féérique.