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Une petite semaine seulement en Serbie, le temps d’apprivoiser la capitale, de découvrir les nuits chaudes de Belgrade, ses habitants, sa langue et son histoire. La Serbie marque mon entrée en ex-Yougoslavie pour un voyage qui va durer un mois.
Je passe quelques heures dans un centre d’aide aux réfugiés Syriens et Afgans et autres, qui traversent l’Europe à la recherche d’une terre d’accueil pour reconstruire leur vie sur des bases solides. Je rencontre ici des gens fabuleux, riches d’histoire et de cœur. Tinka, une photographe venue de Croatie pour capturer ces instants de vérité, Jérôme, un français installé ici depuis longtemps et qui est d’un grand soutien pour l’organisation de cette aide d’urgence, Elwan, venu de Jordanie pour apporter son aide et ses compétences, et surtout tant de rencontres de gens extraordinaires, et si ordinaires, venus de l’autre côté de la Méditerranée.
Je n’oublierai jamais : ce vieil homme, Muhammad, qui s’est assis à côté de moi, écoutant ma musique en gribouillant sur un bout de papier pour enfin penser à autre chose, cette femme voilée qui au milieu d’une chanson est venue m’interrompre pour me dire « you are a beautiful and amazing woman » et m’embrasser sur la joue très fort avant de disparaître, ce petit bébé qui s’est mis à danser sur Feel you, mon hit norvégien, et que ses parents ont filmé tellement ils étaient amusés par le moment, ce petit garçon qui n’en revenait pas d’entendre des sons sortir de ma guitare et qui se jetait sur mes cordes pour faire des sons lui aussi, la petite fille qui délicatement a joué de ma guitare du bout des doigts, celle un peu plus aventureuse qui est montée sur mes genoux, a pris l’instrument et s’est mise à jouer pendant que je chantais des airs d’opéra ridicules pour faire rire les gens et qui m’a fait un dessin avec des cœurs, juste ces regards de gens qui passent, s’arrêtent, et repartent dans une autre énergie.
Un peu de repos aussi, j’ai visité la ville avec ma compagne d’aventures en autostop rencontrée sur le voyage Istanbul-Belgrade qui m’a montré un peu de sa ville et de sa culture le temps d’une journée, puis j’ai découvert un magnifique jazz-club dans quelques improbables immeubles du vieux centre-ville.
Je me suis sentie libre à Belgrade, j’ai eu la sensation de faire partie du décor, de faire partie de la ville. J’espère avoir l’occasion d’en découvrir plus un jour prochain !