Vis ma vie de marin d’eau douce

J’arrive donc sur le Andere Boeg, pile pour l’heure du diner, après 5h de stop depuis Paris. C’est avec un appétit d’ogre et une soif de découverte de géant que je commence mon apprentissage de moussaillon au long court. Le bateau est un ancien bateau de transport de marchandises qui faisait en son temps (depuis 1962) la liaison Danemark-Hollande chaque semaine. 55 mètres de long pour 7,5 mètres de large, ce petit rafiot ne passe pas sur nos rivières, mais trône fièrement le long des canaux de nos voisins européens aux normes moins exiguës.

L’équipage se compose d’un ancien saltimbanque au pied marin, d’une yogiste matriarche et d’un cuisinier au grand cœur. Seront mes coéquipiers pour 15 jours d’aventures un jeune couple d’anglais adeptes de civilisations médiévales sanglantes et un chat multilingue. Il n’y a jamais eu, dans toute ma vie, de moment plus serein que ces 2 semaines de vie sur le Andere Boeg. Nous avons bravé les cours d’eau du plat pays, nettoyé les canons, souqué ferme, et fait un peu de peinture. Ces moments partagés, ces instants au milieu de la nature sauvage, ces repas généreux, et le calme qui accompagne cette vie au rythme de l’eau ont su bercer mon tempérament de feu.

Après le yoga matinal, le petit déjeuner, les quelques heures de travail, le lunch, qui chez nous serait plutôt un second petit déjeuner, mais avec une salade, quelques heures de calme, pour lire, écrire, monter des vidéos, quelques autres tâches de peinture, la préparation du dîner, le repas sur le pont au coucher du soleil, et les soirées à échanger sur le monde, je dois dire que le reste me semble bien surfait. J’aime cette vie qui coule dans mes veines, et ces décors qui changent, ma maison restant toujours avec moi. Tiger, le chat, me surveille souvent du coin de l’œil et n’aime pas quand je m’absente un week end pour découvrir les obscures joies d’Amsterdam.

Mais je reviens plus vite que je ne suis partie, et replonge allègrement dans cette vie paisible, où la contribution de chacun n’est pas à la force de ses muscles, mais à la bonté de son cœur.

Avoir été marin-yogiste sera sans doutes un de mes jobs préférés.

pour suivre les aventures de ces quelques nouveaux compères c’est ici : http://www.sustainablewayoflife.com

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